L'équipe franco-espagnole Burgada-Bon Mardion-Blanc a remporté au sprint une sévère Mezzalama, devançant les Italiens Pedrini-Lanfranchi Seletto. Plus de mille concurrents, un record, mais aussi beaucoup d'abandons dus au grand froid sur les quatre mille mètres du Mont Rose. Pas d'accidents, une organisation parfaite, beaucoup de spectateurs.
L'équipe franco-espagnole Burgada-Bon Mardion-Blanc a remporté au sprint une sévère Mezzalama, devançant les Italiens Pedrini-Lanfranchi Seletto. Plus de mille concurrents, un record, mais aussi beaucoup d'abandons dus au grand froid sur les quatre mille mètres du Mont Rose. Pas d'accidents, une organisation parfaite, beaucoup de spectateurs.
Jamais il n'y a eu autant de concurrents au départ du Trophée Mezzalama, 18e édition courue aujourd'hui, 1er mai 2011 : pas moins de 1080, comme les chemises rouges de Garibaldi, soit 360 cordées de trois éléments chacune, mais aussi jamais autant d'abandons et de disqualifications pour retard aux portes horaires, signe de conditions sévères, plus sévères qu'à l'accoutumée. Sur les huit éditions du marathon des glaciers "moderne" qui, depuis 1997, se déroule tous les deux ans de Cervinia à Gressoney en passant par le sommet du Castor et le Lyskamm Nose à plus de quatre mille mètres d'altitude sur le massif du Mont Rose, cette édition a probablement été la plus exigeante, tant pour les athlètes que pour l'équipe organisatrice. Rien d'anormal pour l'historique "marathon des glaciers" du ski-alpinisme fondé en 1933, déjà célèbre comme la course la plus haute des Alpes, qui exige de chaque athlète une solide expérience d'alpiniste et tout autant de skieur. Mais cette fois-ci, le facteur climatique s'est fait sentir plus que d'habitude, sous la forme d'un froid polaire, exacerbé par le vent du nord. "Je dirais qu'à haute altitude, nous avons eu 15 à 20 degrés sous zéro de froid ressenti", explique le guide de montagne Adriano Favre, directeur technique qui coordonne la complexe machine Mezzalama. - Une situation assez normale en haute montagne au milieu du printemps, mais sans doute plus sévère que lors d'autres éditions. Peut-être similaire à celle de 2003". L'équipe franco-espagnole composée de Kilian Jornet Burgada, William Bon Mardion et Didier Blanc s'est imposée en 4h 33' 58", devançant le trio lombard Daniele Pedrini, Pietro Lanfranchi et Alain Seletto du Val d'Aoste presque au sprint, d'à peine 18 secondes dans le dernier petit tronçon sans neige. Le jeune Michele Boscacci, de la Valteline, et le "fils de l'art" Robert Antonioli, avec l'Espagnol Marc Pinsach Rubirola, ont été les surprenants troisièmes, pour leur premier Mezzalama. Et six autres équipes sous les cinq heures, confirmant une course très disputée. Grande déception pour l'équipe alpine de Matteo Eydallin, Damiano Lenzi et Dennis Trento, parmi les grands favoris, qui ont été contraints à l'abandon en raison d'une vague de froid avant même le Castore. La victoire nette et surprenante chez les femmes a été remportée par Gloriana Pellissier, une alpiniste du Val d'Aoste, caporal des troupes alpines qui est revenue aux courses après son deuxième congé de maternité, avec les femmes de la Valtellina Francesca Martinelli et Roberta Pedranzini dans un temps de 5h 28' 36". Les Italiennes ont devancé de 3 minutes et 25 secondes l'équipe internationale composée de la Française Laetitia Roux, de la révélation espagnole Mireia Miro et de la Suissesse Nathalie Enzensperger. Tatiana Locatelli, Laura Besseghini et Raffella Rossi se sont classées troisièmes avec un temps de 6h 33' 50". Environ une demi-heure de plus que le record établi en 2009 par l'équipe alpine d'Eydallin et Trento avec Reichegger, il faut noter que l'itinéraire a subi une variante importante sur le Naso del Lyskamm, décidée par Favre, pour faire face aux conditions dégradées du passage traditionnel, devenu un mur de glace. La variante d'alpinisme a permis d'assurer la sécurité à un endroit clé et a été chaleureusement accueillie par les athlètes. Grâce également aux installations gratuites de Cervinia et de Gressoney, la course a été suivie par une foule sans précédent : près de deux mille spectateurs entre Plateau Rosa et le col du Breithorn dans la phase initiale et de nombreux skieurs dans la zone de la Capanna Gnifetti pour suivre la phase finale.
Classement final